Soutenance de thèse de ELISE HO-PUN-CHEUNG

Ecole Doctorale
Sciences Juridiques et Politiques
Spécialité
Doctorat en Science politique
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
Intermédiation,Public/privé,Gouvernement des villes,« Smart city »,
Keywords
Intermediation,Public-private,City government,“Smart city”,
Titre de thèse
Prophétiser la ville. Sociologie d’un champ urbain réformateur aux prises avec la « smart city ».
Prophesying the city. Sociology of a reformer urban field grappling with the "smart city".
Date
Lundi 6 Décembre 2021 à 9:00
Adresse
IEP d'Aix, Espace Philippe Seguin 31 avenue Jean Dalmas 13100 Aix-en-Provence
EPS101
Jury
Directeur de these M. Philippe ALDRIN Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence
Rapporteur Mme Anne-Cécile DOUILLET Université de Lille
Rapporteur M. Antoine VAUCHEZ CNRS
Mme Magali NONJON Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence
Examinateur M. Mathieu HAUCHECORNE Université Paris 8
Examinateur M. Guillaume MARREL Université d'Avignon

Résumé de la thèse

En s’intéressant à des espaces non-institutionnels saisis de la question de la « smart city », cette thèse interroge les mécanismes de fixation d’un futur urbain souhaitable et les modalités de sa mise en œuvre par des acteurs extérieurs à l’État. À partir de deux principaux cas, un think tank de prospective urbaine et un groupe de journalistes spécialisés au sein d’un média généraliste, elle invite à considérer le travail de ces intermédiaires de la réforme urbaine. Ces derniers, qui animent des espaces dans lesquels s’incarnent la relative porosité des frontières entre public et privé, œuvrent à produire une vision prospective de la fabrique urbaine. Celle-ci repose en partie sur des outils numériques et technologiques sans pour autant souscrire aux discours de l’économie de la promesse, promus notamment par les grandes firmes technologiques. Dans un contexte de compétition, socio-historiquement ancrée, entre des acteurs porteurs de visions de la « ville de demain », ils contribuent au contraire à produire et à diffuser une vision de l’aménagement et de la gestion urbaine en concurrence avec celle que promeuvent les entreprises de l’économie numérique. En retraçant les déplacements dans l’espace social des controverses entourant la « smart city », puis en se focalisant sur des espaces interstitiels à la frontière du public et du privé, de l’économie, du journalisme, de l’universitaire et du politique, cette recherche retrace dans l’ensemble un processus de qualification et de disqualification des savoirs et des acteurs susceptibles de participer à la production d’une vision légitime de la « ville de demain » et, plus largement, à même de participer à son gouvernement.

Thesis resume

By focusing on non-institutional spaces dealing with the question of the “smart city”, this PhD dissertation examines the mechanisms for establishing a desirable urban future and the modalities of its implementation by non-state actors. Through two main cases, an urban prospective think tank and a group of specialized journalists within a general media, it considers the work of these intermediaries of urban reform. They animate spaces made possible by private funding but in which we observe forms of independence, spaces that embody the relative porosity of the borders between public and private. Overall, they work to produce a forward-looking vision of the urban fabric, which is partly based on digital and technological tools but does not subscribe to the discourses of the economy of promise, promoted in particular by large technology firms. On the contrary, in the context of a socio-historically anchored competition between actors carrying visions of the "city of tomorrow", they produce and disseminate a vision of urban planning and management in competition with the one promoted by companies of the digital economy. By retracing the movements in the social space of the controversies surrounding the “smart city”, and by focusing on interstitial spaces at the border between the public and the private sectors, between economy, journalism, academia and politics, this research overall traces a process of qualification and disqualification of knowledge, know-how, and actors likely to participate in the production of a legitimate vision of the “city of tomorrow”, and, more broadly, actors who should participate in the government of this city.